Sept Personnes Condamnées pour Avoir Protesté Contre un Troisième Mandat du Président Condé

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Sept membres d’un mouvement d’opposition politique en Guinée ont été, le 7 Mai 2019, condamnés à trois mois de prison et à une amende de 500000 Francs Guinéen (près de 54USD) chacun après avoir tenue une manifestation de protestation contre Alpha Condé.

Boubacar Barry, Thierno Mamoudou Diallo, Mohamed Camara, Amadou Soumah, Sylla Mohamed, Mamadou Cellou Diallo et Mohamed Keita sont tous membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), un groupe politique opposé à toute modification de la constitution permettant au Président Condé de briguer un troisième mandat.

Ils ont été arrêtés le 4 Mai 2019 au stade Fode Fissa à Kindia, où le président était à la cérémonie officielle de lancement des festivités marquant le 61ème  anniversaire de l’indépendance de la Guinée.

Les sept portaient des t-shirts lorsqu’ils ont été arrêtés et sur lesquels on pouvait “Ne Touche Pas à ma Constitution”, slogan des opposants à l’ambition perçu du Président de briguer un troisième mandat. Ils ont été accusés d ” obstructions aux droits de manifestations et à l’ordre public’’ sous l’article 625 et 521 du code pénal de la Guinée.

Alpha Condé, 81 ans, ne s’est pas encore prononcé sur la révision constitutionnelle prétendument prévu pour lui permettre de rempiler pour un troisième mandat en 2020. Cependant, ces récentes discours ont été interprétés en ce sens et les autorités deviennent de plus en plus intolérantes vis à-vis des opposants sur les ambitions perçus du troisième mandat du président.

Après le verdict, les sept activistes, qui ont passé trois jours en détention préventive, sont retournés en prison sous haute escorte pour purger leurs peines de trois mois.

Dans une interview accordée aux journalistes à la fin de l’audience, l’avocat de la défense, Salif Beavogui a décrit le procès comme “politico-judiciaire” et de ‘’honteux’’.

La MFWA trouve ridicule et inacceptable l’arrestation, la détention arbitraire et par la suite la condamnation des sept activistes dans une démocratie. La constitution de la Guinée garantit le droit à une manifestation pacifique, par conséquent nous appelons les autorités au respect de ce droit en tout temps.