Le 31 Janvier 2017, six agents de la chaine nationale de Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) ont été trainés devant la police pour des interrogatoires après un retard de 15 minutes constaté dans la présentation du journal de grande écoute diffusé à 20 heures du soir.
Ricard Asman, Kouadio Koffi, Julien Kouame, Eugenie Yobouet, Leocadie Lath et Serges Panama Yao, tous techniciens à la RTI, ont été convoqués au 8ème Arrondissement du Commissariat de Police d’Abidjan-Cocody suite une plainte déposée par le Directeur Général de la chaine de télévision publique, Ahmadou Bakayoko, contre les techniciens que ce dernier accuse de sabotage et d’atteinte à la sécurité de l’Etat.
L’interrogatoire a duré trois jours et les travailleurs de la RTI étaient contraints à se rendre à la police chaque jour.
Le correspondent de la MFWA en Côte d’Ivoire a rapporté que les collègues du personnel affecté ont réagis avec mécontentement face à l’incident. Dans une déclaration signée par Hervé Konan, le Secrétaire Général du syndicat des employés de la RTI, les travailleurs ont dit que le retard constaté était purement dû un accident technique et que tous les techniciens étaient à leurs postes lorsque l’incident s’est produit. De surcroit, c’était la même équipe de techniciens qui ont résolu le problème avant que le journal ne puisse être diffusé.
«Nous considérons cet incident technique de prime abord comme un incident de travail qui aurait dû avant tout faire l’objet d’une procédure administrative dans son traitement afin de situer les responsabilités et d’appliquer les sanctions en vigueur dans le statut du personnel. La voie pénale ainsi engagée n’aurait dû l’être qu’en recours en cas de limites ou d’aboutissement de la procédure administrative», disent les employés dans un courrier de protestation adressé au Directeur Général.
Le syndicat des employés a aussi dit que les convocations et les auditions étaient «démesurées et disproportionnées et sont de nature à envenimer un climat social déjà très tendu». Le syndicat a aussi demandé à ce que des voies pacifiques internes soient explorées autant que possible pour résoudre de tels incidents à l’avenir.
La MFWA condamne fermement l’action du Directeur Général de la RTI. Convoquer les six techniciens à la police pour des interrogatoires revient à de l’intimidation qui est d’ailleurs susceptible de démoraliser les professionnels impliqués. Même si les techniciens étaient fautifs, les sanctions administratives devraient être appliquées. Nous demandons au ministre en charge de la communication d’assurer à ce que le Directeur de la RTI se conforme aux voies administratives plutôt que de porter plainte contre les professionnels des médias travaillant avec la chaine nationale si de tels incidents se reproduisent.