Burkina Faso: Un journaliste est condamné à trois mois de prison pour diffamation

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Le 23 juillet 2015, un tribunal de grande instance de Ouagadougou, au Burkina Faso, a condamné Boureima Ouédraogo, le directeur de publication du Reporter, un journal privé d’investigation, à trois mois de prison ferme.

Le tribunal a également condamné Ouédraogo à une amende de Francs CFA 300.000 (environ $ US 500).

La condamnation d’Ouédraogo a fait suite à une action entamée par un avocat nommé Bouyain Armand. Dans une série d’articles, le journal aurait, le 14 mai, le 31 mai et le 14 juin, écrit sur une affaire qui oppose Armand à un certain Christophe Delacroix, un expatrié belge au Burkina. Selon Le Reporter, Delacroix a prétendu qu’Armand avait faussé les termes de leur contrat en vue de s’en mettre les poches plus qu’il n’en faux.

La Société des Editeurs Privés du Burkina Faso a protesté contre cette décision, en prétendant que les faits et preuves présentés devant le tribunal par Le Reporter ont montré “des incohérences et failles manifestes dans le dossier de l’accusation”.

Pour l’heure, Le Reporter a su obtenir un sursis à exécution, ce qui est une injonction du tribunal qui suspend à titre provisoire les jugements ou injonctions d’autres juridictions.

La MFWA dénonce la condamnation de Ouédraogo. Nous avons fait appel à maintes reprises aux gouvernements de de l’Afrique de l’Ouest pour qu’ils annulent les lois qui portent atteinte à la liberté d’expression, telles que celles qui pénalisent les délits relatifs à la parole.

Tout en appréciant les mesures prises par le gouvernement de transition du Burkina, y compris l’adoption le 30 juillet 2015 d’un projet de loi portant dépénalisation des délits de presse, nous faisons appel au gouvernement pour qu’il fasse de sorte que Ouédraogo ne purge pas une peine d’emprisonnement.

MISE A JOUR:  Par contre, notre correspondant à Ouagadougou vient de nous signaller que la condemnation du directeur de publication du journal Le Reporter était plutôt à trois mois de prison, et non pas trois ans comme précédemment rapporté.

D’apres notre correspondant, les premières informations qui avaient indiqué une durée de trois ans de prison seraient une erreur de la part des medias Burkinabe. Il ajoute que des plus amples renseignments ont révélé que la condemnation de Monsieur Ouedraogo, qui est à la fois Secrétaire Exécutif du Centre Zorbert Zonzo pour le Journalism d’Investigation  et actuel président du Comite de Pilotage du Centre National de Presse Norbert Zongo,  était, en fait, pour trios mois de prison ferme.