ALERTE Togo  : Un mois de suspension pour Radio Kanal FM

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La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), l’organe de régulation des médias, a infligé un mois de suspension à la station de radio privée Kanal FM, pour diffusion d’un éditorial à «caractère diffamatoire, tendancieux et injurieux».

La HAAC a aussi accusé la station de radio de n’avoir pas respecté de précédentes mises en demeure et a donné comme justificatif à l’ordre de suspension, les «manquements graves à la déontologie de la profession journalistique». Une directive de la HAAC, rendue publique le vendredi 15 avril, exclut toutes les radios et télévisions privées de la couverture de la campagne pour les élections dont la tenue est fixée au 24 avril.

La directive exige des directeurs des stations concernées le «respect scrupuleux » des dispositions de l’article 27 de l’arrêté qui dispose que  « les radios et télévision privées ne sont pas autorisées pendant la campagne électorale pour l’élection présidentielle, à organiser des émissions spéciales ou des débats animés par les candidats ou leurs représentants ». Elle ne les autorise pas non plus à assurer la couverture médiatique de la campagne électorale des candidats. La HAAC brandit d’ailleurs la menace  de sanctions si ces dispositions ne sont pas respectées. Suite à cet arrêté, le mardi 20 avril, quatre journalistes et organisations des médias ont dénoncé la HAAC pour sa tentative de bâillonnement de la presse.

Dans une déclaration, les organisations ont annoncé que «empêcher la presse de couvrir ce qui se passe pendant la campagne électorale est une tentative délibérée de bâillonnement des médias et de camouflage de certains sujets ». Elles ont d’ailleurs décrit l’interdiction comme étant  « inconstitutionnelle, un abus d’autorité et une violation de la liberté de presse et des droits des citoyens à une information plurielle ». La MFWA est préoccupée par ce qu’elle considère comme l’accroissement des manœuvres tendant à sévir contre la liberté de presse. La MFWA considère les directives et déclarations de la HAAC comme un refus du droit de la presse togolaise de jouer son rôle dans les processus électoraux, rôle pourtant indispensable à l’édification de la démocratie.