ALERTE Gambie  : Le gouvernement va procéder à la réforme des lois répressives sur les médias

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Le Conseil des Ministres de la Gambie a décidé d’abroger la loi portant création de la Commission Nationale des Médias (NMC), qui avait été votée il y a deux ans. La loi a été considérée comme répressive et inacceptable au regard de toutes les normes.

Le pouvoir exécutif a proposé un nouveau projet de loi pour abroger la tristement célèbre Loi No 7 de 2002 portant création de la NMC, qui avait été votée en dépit de nombreux appels et protestations des organisations locales et internationales de défense de la liberté de la presse. Selon un communiqué de presse signé par le Ministre gambien de l’Information, Dr Amadou Janneh, « le Parlement qui se réunira d’ici peu procédera à son abrogation ».

L’on ignore quand cette session aura lieu. Cette loi, promulguée par le Président de la République le 5 août 2002, a créé la commission nationale des médias dotée de large pouvoirs de contrôle, de sanction, de punition, d’imposition d’amendes, voire de suspension et de fermeture d’organes et organisations des médias et, le cas échéant, décider de l’emprisonnement des journalistes.

La  Commission n’avait pas l’indépendance requise pour un organe doté de tels pouvoirs coercitifs à l’égard des médias. Même si les amendements portés à la loi à la fin de 2003 avaient abrogé certains larges pouvoirs judiciaires, des directeurs et journalistes des médias indépendants, réunis au sein de l’Union des Journalistes de la Gambie (GPU), ne cessent de protester contre plusieurs articles de ce texte, notamment celui qui exige à ce que les journalistes et les organisations des médias se déclarent auprès de la Commission afin d’obtenir des autorisations d’un an renouvelable.

La GPU, appuyée par d’autres organisations telles compris Media Foundation for West Africa (MFWA), a introduit une requête auprès de la Cour Suprême de la Gambie, contre la NMC, le Ministre de l’Information et de la communication ainsi que le Procureur de la République, pour contester la constitutionalité de la Commission. L’affaire reste toujours en suspens, puisque le Président de la Cour Suprême n’a pas encore nommé le nombre de juges requis pour statuer là-dessus.

La Media Foundation for West Africa salue la décision du Conseil des Ministres de la Gambie, et exhorte l’Assemblée Nationale du pays à voter une nouvelle loi qui réponde aux normes internationales de la liberté de la presse et garantisse la liberté des médias en Gambie.