Mise à jour Mauritanie : Quatre rédacteurs décident d’un règlement à l’amiable

0
522

Le lundi 5 avril 2004, le Procureur de la République, Mohamed Elghaith Ould Oumar, a finalement entendu Moussa Diop, rédacteur en chef de L’Eveil Hebdo,  Oumar El Moctar, directeur de publication de L’Authentique, Yedally Fall, directeur de publication du  « Journal du jeudi » et Abdel Vettah, directeur de publication du journal Al Moujatama ».

Les quatre journalistes ont été convoqués par le Procureur de la République le 31 mars et le 1er avril 2004, suite à une plainte en diffamation déposée par Bodiel Ould Houmeid, membre de haut rang du parti au pouvoir, le Parti républicain démocratique social, (PRDS) et un proche ami du Président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya.

Les journalistes avaient publié des articles selon lesquels M. Bodiel, alors qu’il était ministre des Finances entre janvier 2002 et juillet 2003, aurait signé un contrat pour la vente d’une raffinerie pétrolière à Nouadhibou (capitale économique de Mauritanie) à un montant considéré comme étant significativement sous-évalué. Il a été accusé d’avoir reçu des pots de vin.

Au bout d’une audition de trois heures, l’avocat des journalistes, Me Brahim Ould Ebetty, est parvenu à une solution à l’amiable avec Me Malaine Ould Khalife, qui a représenté M. Bodiel Ould Houmeid.

Il faut rappeler que Me Malainine Ould Khalife, qui serait aussi proche du parti au pouvoir, le PRDS, a été déclaré président de l’Ordre national des Avocats dans des circonstances controversées en juillet 2002, suite à une élection que beaucoup croient avoir été manipulée par le gouvernement.

Les journalistes ont accepté de déclarer publiquement qu’ils ne détiennent aucune preuve que Bodiel avait frauduleusement reçu une commission pour la signature du contrat.

Cependant, selon les sources de Media Foundation for West Africa (MFWA)-Mauritanie, la décision d’abandonner les poursuites a probablement servi à éviter des « révélations embarrassantes » qui auraient pu impliquer des individus au sommet de l’Etat. En plus  des poursuites judiciaires engagées contre les journalistes, Bodiel avait exercé un droit de réponse dans lequel il prétendait avoir signé le contrat parce que sa signature était exigée et qu’il n’avait aucune idée de la valeur de la raffinerie. Plus significatif est le fait qu’il ait insinué ceci « Tout le monde connaît ceux qui veulent vendre la Mauritanie »