La MFWA condamne l’attaque contre Radio Ada et demande à ce que les auteurs soient traduits en justice

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La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’attaque contre Radio Ada (93.3 FM), une station de radio communautaire dans la région du Greater Accra au Ghana, et réclame que des enquêtes immédiates soient menées en vue de traduire les coupables en justice.

Le 13 janvier 2022, un groupe d’une dizaine de voyous a pris d’assaut les locaux de la station de radio communautaire, agressé deux de ses journalistes et vandalisé du matériel.

Julius Odoi, journaliste à Radio Ada et chargé de la communication externe du média, a déclaré à la MFWA que les voyous ont envahi la station vers 11 h 45 (GMT) après une soirée bien arrosée dans un bar voisin. Ils ont demandé à voir le directeur et lorsque les agents de sécurité leur ont répondu qu’il n’était pas disponible, les intrus sont entrés de force dans le bâtiment. Ils ont cassé la porte du studio et ont semé la pagaille. Selon M. Odoi, les voyous ont ordonné à Gabriel Korley Adjaotor, qui animait une émission musicale, d’interrompre son programme.

« Avant que l’animateur ne puisse réagir, ils ont débranché les câbles, cassé les ordinateurs et se sont attaqués à la console et aux microphones, perturbant ainsi l’émission », a déclaré M. Odoi lors d’une conversation téléphonique avec la MFWA.

Après avoir mis le studio sens dessus dessous, les voyous ont agressé l’animateur, tout en avertissant la station de cesser son émission Manor Munyu, qui traite régulièrement de tout ce qui touche à l’industrie de l’extraction minière du sel, pilier de l’économie de la région d’Ada.

Les intrus, qui étaient venus avec des bouteilles d’alcool, ont également forcé un autre journaliste, Gideon Amanor Dzeagu, à s’agenouiller pendant plusieurs minutes alors qu’ils mettaient tout le local sens dessus dessous en cassant leurs bouteilles et en jonchant l’endroit d’alcool et de tessons.

Des voyous ont déconnecté des câbles, et détruits des ordinateurs, des consoles et des microsordinateurs et détruit la console et les microphones
Des voyous ont déconnecté des câbles, et détruits des ordinateurs, des consoles et des microsordinateurs et détruit la console et les microphones
Des voyous ont déconnecté des câbles, et détruits des ordinateurs, des consoles et des microsordinateurs et détruit la console et les microphones

L’émission Ada Songhor est très critique à l’égard des activités d’Electrochem, l’entreprise à laquelle ont été accordés les droits d’exploitation du sel dans la lagune de Songhor. Par le passé, Electrochem a eu à écrire à la direction de la station de radio pour se plaindre d’allégations mensongères concernant ses activités et exiger des excuses. Rien n’indique cependant que les agresseurs aient un lien avec l’entreprise d’extraction de sel.

Quant au présentateur, Gabriel Korley Adjaotor, après avoir été transporté d’urgence à l’hôpital du district pour y recevoir des soins, il semble qu’il réagisse bien au traitement.

Le commandant de la police du district d’Ada, le commissaire adjoint Andreas Mifetu, a confirmé à la MFWA lors d’une conversation téléphonique que son service a fourni un certificat médical au présentateur après que la station a signalé l’agression.

Le chef de la police a également confirmé qu’une équipe d’officiers a été envoyée dans les locaux de Radio Ada pour constater les faits, dans le cadre de l’enquête.

Dans un communiqué, la direction de la station de radio a annoncé que cette dernière fermerait ses portes pendant quelques jours afin d’examiner l’étendue des dégâts causés et de tenter de les réparer.

Radio Ada est réputée pour ses reportages critiques qui demandent aux puissants de rendre des comptes. Le 2 août 2018, la police a pris d’assaut la station à la recherche de l’un de ses animateurs, Joseph Korletey Korley, populairement connu sous le nom de DJ Koxterio. Le journaliste avait irrité les chefs de la zone traditionnelle en leur demandant de rendre compte des fonds collectés lors du festival culturel annuel, Asafotufiami.

La MFWA condamne avec vigueur cette attaque honteuse contre Radio Ada et son personnel par des lâches. Il s’agit d’une attaque vicieuse qui vise à faire taire les médias et à instiller la peur chez les journalistes. Nous sommes convaincus que la station et son personnel continueront à servir le public avec ténacité et nous demandons aux autorités de prendre des mesures pour leur fournir la protection dont ils ont besoin. Nous demandons à la police de mener des enquêtes approfondies sur l’incident et de traduire les auteurs en justice.